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Gondolin et la chute de Gondolin

par Guilhemette Ambroise


[Note de l'Auteur : Cet article est principalement destiné aux personnes n'ayant pas lu le Second Livre des Contes Perdus. Il propose une explication sur la validité de ce texte, une description de la ville de Gondolin et de son environnement et enfin un résumé assez long mais le plus complet possible de la chute de la ville. Tout ceci est agrémenté de comparaisons avec les autres versions de l'histoire.]


Dans le Silmarillion, lors du passage faisant référence à la chute de Gondolin, on trouve ces mots : "De nombreux exploits dus au courage du désespoir et accomplis par les chefs des grandes maisons et leurs guerriers, non les moindres par Tuor, sont racontés dans La Chute de Gondolin : le duel entre Echtelion de la Source et Gothmog le Seigneur des Balrogs au pied de la Tour du Roi, où chacun tua son adversaire, la défense de la Tour de Turgon et les gens de sa maison jusqu'à son écroulement qui fut considérable comme fut la chute de Turgon". Mais où est donc cette fameuse "Chute de Gondolin" censée raconter l'histoire ? Dans les Contes et Légendes Inachevés, l'histoire concernant Tuor s'achève brutalement avec l'arrivée de Tuor à Gondolin et la ville elle-même n'est même pas décrite.
Cependant, dans la note de Christopher Tolkien, au début de la partie "De Tuor et de sa venue à Gondolin" on trouve que JRR Tolkien a toujours déclaré que "La Chute de Gondolin" avait été le premier conte du Premier Âge à voir le jour. En effet, ce texte fut écrit vers 1917 dans les baraquements de l'armée et est publié dans le Second Livre des Contes Perdus (LT2). En 1920 il lut ce texte au Club des Essais de son collège. Le texte inachevé, donné dans les CLI, reste très proche de la première version mais se termine abruptement. Mais Christopher Tolkien indique bien que la Chute de Gondolin ne fut jamais réécrite et il en dit ceci : "Écrit dans le style archaïsant à l'extrême que mon père affectionnait à l'époque, il incarne nécessairement des conceptions incompatibles avec le monde du Seigneur des Anneaux et du Silmarillion dans la version publiée". Dans toutes les versions du Silmarillion, que se soit la version publiée où les autres versions disponibles dans les History of Middle-earth (HoMe), à chaque fois il est fait référence à ce fameux texte (HoMe IV SM) quand le texte ne s'arrête pas avant (HoMe V LR, XI WJ). La seule exception est dans HoMe III (The Lays of Beleriand) où Christopher Tolkien signale que son père avait commencé à rédiger le Lai de la Chute de Gondolin mais que celui ci était très court et ne divergeait que rarement de la version donnée dans LT2.
Je vais donc donner ci-dessous un résumé de la Chute de Gondolin telle qu'elle est rédigée dans LT2 et y ajouter des commentaires.

Tout d'abord quelques mots sur la cité de Gondolin elle-même. C'est Ulmo qui indiqua à Turgon où trouver cette cité. Elle est située à l'est du haut cours du Sirion, au sud-ouest du Dorthonion, dans une zone montagneuse limitée à l'ouest par le Col d'Anach. Ces montagnes sont nommées Echoriath, le Cercle de Montagnes. Elles entouraient au départ un lac qui s'était écoulé en une rivière et cette rivière avait creusé un ravin profond et un tunnel avant de sortir des montagnes et de rejoindre le Sirion. Cette rivière est appelée la Rivière Asséchée (ou la Rivière-à-Sec dans les CLI). Dans LT2, la rivière n'est pas encore asséchée, bordée de bosquets d'aulnes. La porte du tunnel était cachée derrière des buissons, tandis que dans les autres versions il se trouve au fond de la vallée de la rivière. L'accès ici ne peut se faire que si un Noldo cherche l'entrée en raison d'enchantements placés sur la porte. Le ravin lui-même, Orfalch Echor, n'est décrit précisément que dans les CLI où on apprend qu'il est barré par sept portes, la septième ayant été ajoutée par Maeglin après Nirnaeth Arnoediad. Le tunnel est défendu par la caverne de la Garde Extérieure et les noms des portes sont les suivantes : la Porte de Bois, la Porte de Pierre, la Porte de Bronze, la Porte de Fer forgé, la Porte d'Argent, la Porte d'Or et enfin la Porte d'Acier.
Orfalch Echor s'ouvrait ensuite sur une vallée, Tumladen, une vallée verdoyante au centre de laquelle se trouvait une colline, Amon Gwareth. Cette colline est aussi appelée Colline du Guet dans LT2 et elle n'est pas située au centre mais plutôt légèrement décalée vers le Chemin d'Évasion (Orfalch Echor, appelé ici Bad Uthwen) La vallée est nivelée, avec de-ci de-là quelques rochers ronds se détachant sur la pelouse et quelques petits étangs. Elle a été nivelée par les Elfes eux-mêmes et ne l'était pas au départ. C'est pour cela qu'elle était appelée Tumladin, la vallée lisse. Il fallait une journée de marche pour arriver jusqu'à la cité.
On accédait à la cité par un long escalier sinueux qui monte jusqu'aux portes. Gondolin était entourée de murs et à l'intérieur on trouvait des hautes tours, des escaliers de marbre et des fontaines dont les eaux coulaient en cascade jusqu'à la plaine. Les portes étaient de fer et très hautes. Les rues étaient larges, pavées de pierre et des trottoirs de marbre les bordaient. Le long des voies on voyait de belles maisons et des cours entourées de jardins. Au milieu des tours de marbres de la ville, la plus haute était celle de Turgon, au milieu de la plus grande place de la ville. Des fontaines s'y trouvaient, avec des jets d'eau et devant les portes du palais on pouvait voir deux arbres, rejetons des arbres de Valinor : Glingol et Bansil. Dans le Silmarillion, on ne voit que des murs hauts et blancs, de hautes tours, de nombreuses fontaines et des marches de marbre. La Tour du Roi est encore la plus haute mais les deux arbres sont artificiels et Glingal est sculpté d'or et Belthil a des fleurs d'argent. Dans le Silmarillion on voit qu'au nord de la colline de Gondolin se trouvait un gouffre de pierre, le Caragdûr, dans lequel Eöl fut jeté après avoir tué sa femme, Aredhel.
Les Sept Noms de Gondolin sont décrits uniquement dans LT2 même si on dit qu'ils existent dans le Silmarillion comme dans les Contes et Légendes Inachevés. Ces noms sont : Gondobar, Cité de Pierre ; Gondothlimbar, Cité de ceux qui Demeurent dans la Pierre ; Gondolin, la Pierre de Chanson ; Gwarestrin, la Tour de Garde ; Gar Thurion, Lieu Secret ; Loth, fleur (nom donné par ceux qui l'aiment le plus) ; Lothengriol, la fleur qui fleurit sur la plaine. Mais le nom le plus employé est Gondolin par les Gondothlim. En voici les noms anglais : Gondobar, City of Stone ; Gondothlimbar, City of the Dwellers Stone ; Gondolin, the Stone of Song ; Gwarestrin, the Tower of Guard ; Gar Thurion, the Secret Place ; Loth, Flower ; Lothengriol, the flower that blooms on the plain.
Dans le commentaire sur le lai de la Chute de Gondolin qui n'est pas donné (HoMe III, LB) on trouve cité une différence dans les noms : "Loth, the Flower, they name me, saying 'Côr is born again, / even in Loth-a-ladwen, the Lily of the Plain'. " Ce qui signifie "Ils m'appelèrent Loth, la Fleur, disant Côr existe à nouveau, dans Loth-a-ladwen, le Lis de la Plaine". On a donc Loth-a-ladwen à la place de Lothengriol (le Lis de la Vallée). Dans un brouillon du lai, le nom était Loth Barodrin.
Enfin, dans le Silmarillion on trouve un dernier nom, Odolindë, le Roc de la Musique des Eaux et Gondolin y est traduit le Roc Caché.
Le nom des habitants de Gondolin est dans LT2 "Gondothlim".
Ci-dessous, un plan de Gondolin, tracé principalement à partir des descriptions du Second Livre des Contes Perdus. On y voit certaines routes mais il en manque probablement un certain nombre.

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Dernière mise à jour : 2006-04-07 19:10
Auteur : Gildor Inglorion

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